La parole politique

Maîtriser les prises de parole officielles ou politiques

Dans tous les cas, votre ambition est de convaincre vos concitoyens ou vos partenaires, ou encore, de susciter des mouvements d’opinion pour passer à l’action et atteindre vos objectifs ; alors il ne suffira pas d’être entendu, il faudra aussi être compris et, si possible, approuvé !

Il propose de vous entraîner, seul ou en compagnie, à la prise de parole dans un contexte officiel et politique , par la pratique d’exercices et d’entraînements simples et progressifs, selon une méthode originale et expérimentée auprès de personnalités politiques, en respectant toutes les étapes qui aboutissent à la maîtrise du verbe :

  • Analyse des circonstances et de la population à laquelle le message s’adresse
  • Élaboration et rédaction du discours, ou de tout autre genre de communication orale
  • Transmission orale du discours
  • Applications au débat contradictoire et à l’interview

De nombreuses fiches pratiques font de ce guide un outil indispensable pour toutes celles et ceux qui veulent communiquer et agir par la parole.

La tâche des rédacteurs orateurs peut être considérablement facilitée en consultant la partie de l’ouvrage intitulée « Enrichissement du discours » qui met à leur disposition un répertoire de plus de 4700 expressions politiques, extraites de discours anciens et récents, 350 citations se rapportant à la politique et à la société, ainsi qu’un lexique du discours et du raisonnement de 240 termes.

L’orateur face au public avant de prendre la parole

Positionnements incorrects

Photo 1

Photo 2

Photo 1 : Les bras esquissent un geste d’accueil, mais, hélas, le corps est déjeté, les pieds mal positionnés. Le support de la parole, le corps, adopte une attitude de fausse décontraction accrocheuse qui révèle en réalité un manque de confiance en soi auquel se mêle, le plus souvent, une certaine désinvolture qui sera perçue par le public. Si l’oratrice ne réajuste pas son attitude pendant son discours, l’impact du message sur l’auditoire en sera considérablement réduit.

Photo 2 : Corps affaissé, bras ballants, visage morne : pas d’élan le public le sent : « C’est pour lui la corvée ! » pas envie d’être là pense-t-il. Aura-t-il envie de l’écouter ?

Positionnements corrects

Photo 3

Photo 4

Photos 3 et 4 : Les orateurs regardent l’auditoire en face. Expression du visage cordiale. Sourire et geste d’accueil. Bon ancrage au sol. Le corps est stable et prêt à entrer en action. Une présence très physique, tonique. Autant d’aspects qui indiquent une confiance en soi qui ne manque pas d’attirer favorablement l’attention de l’auditoire.

L’utilisation du micro

A la main

La salle est grande : vous avez besoin d’un micro. Malheureusement, les organisateurs n’ont pas prévu de pied. C’est la situation la plus embarrassante à laquelle les orateurs sont souvent confrontés. Les techniciens ignorent ce que signifie la « relation à l’auditoire ». C’est vous qui vous exprimez, pas eux ! Alors « bataillez » pour obtenir un pied.

Sinon, le tenir d’une seule main, l’autre restant disponible pour une illustration gestuelle.

Mauvaises utilisations

Photo 5

Photo 6

Photo 5 : Maintien général rigide. L’oratrice agrippe le micro auquel elle se raccroche (la béquille qui rassure) et derrière lequel elle se cache. Les coudes enserrent le buste comme pour le protéger ( auto contact qui rassure). La personne s’efforce d’occuper au minimum son espace d’expression et paraît s’excuser d’être là. Le ton de la voix est probablement confidentiel. L’impact du message sur l’auditoire est considérablement réduit.

Photo 6 : le micro n’est pas une arme dont on menace l’auditoire. Un attitude qui relève plus de l’agitation que d’une illustration gestuelle contrôlée.

Utilisation correcte

Bien placé, le micro sait se faire oublier et ne gêne pas l’expression gestuelle de l’orateur.

Les vues présentées ci-dessous sont extraites de l’ouvrage parmi beaucoup d’autres. Elles sont agrémentées de commentaires concernant les bonnes et mauvaises attitudes des orateurs les plus communément observées et qui influencent l’auditoire , plus

ou moins favorablement, qu’on le veuille ou non.

L’impact du message peut s’en trouver, soit renforcé soit réduit considérablement

L’usage d’un pupitre

Parler derrière une table

Parler, assis sans table

Autres rubriques illustrées et commentées :

• L’utilisation des feuillets  • Agir la parole mais…. à bon escient   • La position des bras et des mains • Parler face à la foule

Loire-Atlantique dimanche         OUEST-FRANCE
Les élus apprennent à devenir-orateurs
Catherine Girard-Augry et Jean Bailleul ont écrit un guide pour les aider à maîtriser leurs prises de paroles
Pourquoi un guide de la communication orale pour les femmes et hommes politiques?
« Il existe beaucoup de guides pratiques de communication au sens large, mais aucun à notre connaissance spécifiquement pour les personnes engagées au quotidien dans la vie publique. Or les élus évoluent dans un univers à haut risque. Un mot malheureux peut leur échapper et ils sont sous la haute surveillance de la population »
En clair, vous leur apprenez à mieux manier la langue de bois?
« Au contraire, ce guide leur permet de ne pas renier leur authenticité, leur personnalité. Mais quand on prend la parole, il y a une relation à l’auditoire, Il faut savoir l’intéresser pour ce faire, il est indispensable d’être bien dans sa peau, tout en gommant quelques aspérités. La relation au contenu est aussi un paramètre trop souvent négligé. »
Les élus n’écrivent pas toujours eux même leurs discours. D’ailleurs vous-mêmes vous donnez des exemples de discours pour des rendez-vous incontournables (comme le 11 novembre). Finalement il suffit de lire.
C’est justement une erreur à éviter. Trop souvent les élus ne sont que de simples liseurs de textes rédigés de surcroît parfois dans un langage écrit et non pour être dits. Ensuite, ces mêmes élus s’étonnent que leur prestation orale n’ait pas d’impact. La relation entre le rédacteur d’un discours et l’élu est très importante. Le premier doit parfaitement connaître le second. »
Comment un piètre orateur peut-il s’améliorer?
« Nous n’imposons rien. La première étape est d’observer la personne, On ne touche pas à l’authenticité. Notre but est de canaliser et d’optimiser le naturel. Avec notre guide, comprenant de nombreuses fiches pratiques, chacun peut travailler seul devant sa glace. Ou en petit groupe. Pas à pas, afin d’améliorer son expression. Nous estimons que 40 heures de travail sont nécessaires pour commencer à se débrouiller. Dans notre livre, nous traitons en outre du débat contradictoire et de l’interview. »
Mais est-ce si indispensable pour un maire ou un simple élu d’une petite commune rurale d’être bon en communication orale?
Le maire n’est pas un citoyen comme les autres. il a été élu, choisi par les autres citoyens. Cela implique une vigilance, une nécessité de s’exprimer correctement. Or dans les écoles et les universités, on ne forme pas à l’expression orale publique. Et pourtant le moyen privilégié dont disposent les élus pour faire passer leurs idées, c’est le verbe et le comportement face à un auditoire.
Propos recueillis par Philippe GAMBERT
( Jean Bailleul est fondateur directeur du CDECOM, ( Centre de développement  de l’expression et de la communication) créé à Nantes en 1989. lI a été au préalable membre permanent de la commission nationale de la formation portuaire puis ingénieur au centre d’études et de recherches en logistique industrielle et commerciale. Le CDECOM travaille notamment avec l’association des maires de France. )
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